Grande petite histoire de mes bijoux...
Pas beaucoup de temps en ce moment, comme vous le voyez. Je travaille beaucoup. Mais ma créativité est en train de refleurir, je le sens. J'ai remonté dans mon atelier (qui ressemble plutôt à un débarras, il faut que je m'y attelle...) une bonne partie de mon matériel que j'avais entreposé à la cave. Bon signe il paraît! J'ai des idées de bagues et de colliers, de gros bijoux, que j'ai envie de faire pour moi, sans notion de rentabilité, sans pression, juste pour le plaisir. Je sens que j'ai besoin de me recentrer...
Bon, en attendant j'ai une idée: j'ai envie de vous raconter l'histoire de mes bijoux et leur évolution. J'espère que vous ne me trouverez pas présomptueuse de vouloir faire ça, j'ai juste envie de partager avec vous...
Vous savez que j'ai beaucoup de mal à dater mes pièces, alors c'est peut-être une façon pour moi d'y voir plus clair...J'espère que vous aimerez :-)
J'ai une longue histoire avec les bijoux. Le premier est apparu quand j'avais onze ans; au collège, en classe de travaux manuels-aujourd'hui les enfants font de l'art plastique; pour moi c'était les travaux manuels.- La prof nous apprenait à faire des émaux et nous avions le choix entre support de boite d'allumette, cendrier(à l'époque les fumeurs ne subissaient pas de pression!) ou bijoux. J'avais fait une bague: un carré en métal aux bords crénelés. Je l'avais remplie de poudre d'émail blanche et agrémentée de 3 petits carrés de verre de couleur.
C'était pour ma mère.
A la même époque je me suis découvert une passion pour la langue anglaise. Et aujourd'hui, quand je regarde derrière moi, je vois que ce sont ces deux axes qui ont animé ma vie: les bijoux et l'anglais.
Après de nombreux séjours réguliers en Angleterre, je pars vivre à Londres à 22 ans. J'y reste pendant deux supers années, puis je reviens en France. Je partage un appart avec une copine, je n'ai pas beaucoup d'argent, j'ai les cheveux longs et je suis coquette: j'ai envie d' une belle barrette. Les beaux accessoires sont chers, alors j'achète une large barrette en plastique: je vais l'embellir moi-même, et en plus j'aurai un bijou qui ne ressemble à aucun autre.
Je me suis installée une petite table dans l'entrée de l'appart, j'ai enveloppé la barrette de cuir noir et j'ai fait un collage d'éléments en métal récupérés sur de vieux bijoux, en ajoutant des strass, des plumes, des perles... J'adorais les grosses BO et je me suis fait plaisir: plastique, anneaux de rideaux, cuir, métal, plume et puis caoutchouc. Prise d'une frénésie de bijoux, je pose ma candidature au Club Med, et je fais deux saisons- Maroc puis Israël- en tant qu'animatrice Arts Appliqués( les "Zarzas", comme on disait!). Enfiler des perles en ligne droite sur un bout de fil devient vite monotone, alors je commence à "entortiller" les fils pour obtenir du volume.
Les perles seules c'est restreint, je trouve; je voudrais trouver un matériau, je sais pas moi, un truc plus...vague, quelque chose de moins défini, quelque chose qui m'octroie plus de liberté de création.
Je n'y connais rien, mais je suis curieuse, et je découvre la résine.
Je déménage; toujours en colloc, cette fois on est trois dans l'appart. Quels fous rires!!!!, les nuits à discuter.... Supers souvenirs, sauf l'odeur de la résine peut-être! Je fais tant bien que mal- plutôt mal que bien en y repensant...-, des moules en silicone pour accueillir la résine, et des effets de couleur avec de la peinture vitrail. Tout ça donne des bijoux très Seventies, la plupart très laids (!) mais quelques uns assez sympas. Je trouve une super boutique de créateur à Paris qui accueille mes bijoux: l'Avant-Musée rue Brisemiche. Cette boutique n'existe plus maintenant, et franchement, un endroit comme celui-là, style un peu boutique qu'on pourrait trouver à Londres ou à Brighton, c'est ça qu'il faut aux créateurs/créatrices de bijoux en France! Mais il
faudrait peut-être éduquer la plupart des Français à l'art et leur faire comprendre que le bijou de créateur est comme le dit son nom un vrai travail de création et que ce n'est pas parce qu'il n'est pas fait d'argent ou d'or ou de pierres ou d'un matériau dit"noble" qu'il ne doit pas avoir un certain prix! Là je commence à m'agiter sur ma chaise, mais je m'égare!...(si vous avez des commentaires à faire là-dessus n'hésitez pas...)
Bref, j'en suis toujours à la résine, mais ça ne me satisfait pas. Je me sens restreinte au niveau des formes et des couleurs, mais surtout des formes.
En 93 je crois, ou 94, je ne sais plus, ma mère m'offre un des rares bons livres sur les bijoux en France à l'époque: l'Art Des Bijoux de Janet Fitch. J'y découvre le travail du sculpteur Terry Logan et ses énormes bijoux en résine incrustée d'éclats de miroirs que j'ai eu la joie et le privilège de voir "en vrai"!. C'est magnifique!: complètement baroque et fou comme les Anglais savent le faire, formes libres, couleurs éclatantes, j'adore!!!
La résine est assez contraignante à travailler; et puis je ne veux pas faire la même chose. Je cherche un autre matériau et je découvre la pâte à bois: malléable, très légère et solide, pour moi c'est l'idéal. Des bijoux naissent, inspirés du travail de Terry Logan, en pâte à bois incrustée de miroirs et peinte à l'acrylique argent ou or.
Je m'arrête là , mais je n'ai pas dans mon ordi de photos de tous ces différents bijoux de ma période "pré-polymère"! à vous montrer :-(
Comment est-ce que je peux agrémenter mon post, alors?
......Je viens de trouver qu'Andrew Logan avait crée un blog:
A défaut de bijoux, voici une peinture que j'ai peinte au projecteur
Je continue bientôt avec ma période polymère...
Bonne nuit :-)